Les coaches ont beau se (le) défendre comme ils peuvent : « ce n’est pas le système qui compte mais bien l’animation », « j’ai les joueurs pour jouer dans ce schéma », et bien c’est faux, messieurs ! Posséder des joueurs au profil 3-5-2 (1 libéro, 2 stoppeurs, des latéraux offensifs et un numéro 10 en général) ne signifie pas qu’ils maîtriseront le système de jeu et notamment le placement défensif. C’est bien là que se situe le coeur du problème. Bien souvent, si l’équipe adverse est disposée avec 2 ailiers, ceux-ci se régaleront de prendre les espaces entre les défenseurs centraux et les latéraux adverses. Lequel des 2 défenseurs, dans ce cas, devra s’en occuper ? Sachant que le défenseur central devra se charger de l’avant-centre adverse si l’opposition évolue en 4-4-2, schéma parfait pour contrer le 3-5-2. De même, plus il y a de défenseurs, moins ceux-ci sont mobiles et face à des attaquants lancés, cela ne pardonne pas. Aligner plus de défenseurs ne garantit pas d’encaisser moins de buts et la défense à 4 a encore de beaux jours devant elle.
Alors oui, offensivement, on peut assister à quelques bonnes séquences grâce aux décalages effectués par les latéraux mais même Barcelone n’en a pas fait son schéma de base, pourtant Pep Guardiola « avait les joueurs pour ». D’ailleurs, quelle équipe européenne peut se targuer d’avoir remporté le moindre titre avec cette tactique ? Dans les années 2000, Abel Braga, alors à Marseille, avait tenté d’exporter son organisation du pays où elle est reine, le Brésil. En même temps, si toutes les équipes jouent de la sorte, un 3-5-2 triomphera bien quelque part. La révolution du foot était annoncée en Europe, à peu près tous les cadors français s’y étaient essayés… Fiasco. Aujourd’hui, c’est un 4-5-1 bien moins sexy mais bien plus équilibré qui a pris le pouvoir depuis 4 ou 5 ans après une longue domination du 4-4-2. Ce n’est pas le 3-5-2 qui devrait le contrer… A-t-il un avenir sur le continent européen ?
NAPOLI