N. de Préville (23 ans) ne marque que de beaux buts. L’avant-centre de l’équipe surprise de la saison, est l’un des plus spectaculaires de L1 et devrait encore surprendre. Le Stade rémois dans son sillage…
C Mon Foot : Bonjour Nicolas, vous voilà aux portes de la Coupe d’Europe (ndlr: Reims est actuellement 7ème, à 3 points de la 4ème place). Est-ce inespéré ?
Nicolas de Préville : Oui et non. L’objectif était d’obtenir notre maintien le plus tôt possible et en tout cas plus facilement que la saison passée (Reims a terminé 14ème avec 43 points). Mais, d’un autre côté, nous avons un effectif complet avec de la concurrence à tous les postes. Défensivement, nous sommes costauds et nous parvenons à marquer le petit but qui fait la différence. Maintenant, bien sûr que la Coupe d’Europe nous fait rêver !
Tu as été décisif samedi dernier avec cette frappe face à Bordeaux (victoire 1-0) dans un match que vous ne maîtrisiez pas forcément…
Il faut avouer que nous eu ce petit grain de réussite dans un match compliqué où les Bordelais nous ont posé des problèmes.
Tu déclenches une frappe instinctive qui surprend tout le monde et où, Henrique, ton adversaire direct, semble t’ouvrir la porte…
C’est bizarre, il doit croire que je suis gaucher pourtant nous sommes déjà bien avancés dans le match (ndlr : 64ème minute). Tant mieux pour nous en tout cas !
On n’oublie pas cette volée face à Guingamp (1-1, 6ème journée), l’un des buts de la saison. Tu n’as pas le droit d’inscrire des buts moches ?
(Rires) J’en ai mis 3 jusqu’à présent et c’est vrai qu’ils sont pas mal mais je préférerais en marquer de raccroc aussi ! Je dois progresser dans mon placement pour marquer davantage.
On ne te connait réellement que depuis cette saison. On sait que vient d’Istres mais avant, quel était ton parcours ?
J’ai joué dans le Gard d’où je suis originaire puis ai rejoint le Stade Malherbe de Caen, duquel je n’ai pas été conservé en U16. Et, avec le recul, je comprends tout-à-fait cette décision.
Comment l’expliques-tu ?
Je n’étais tout simplement pas assez bon techniquement et, en plus, je n’étais pas toujours sérieux en dehors. Je mangeais un peu n’importe quoi. Je suis donc revenu dans le Sud, à Alès puis ai signé à Istres en jeunes. Ce n’est pas à proprement parler un centre de formation mais les conditions étaient bonnes.
C’est un mal pour un bien, non ? Le fait d’avoir subi des échecs a dû t’endurcir mentalement ?
Oui et puis j’ai eu une jeunesse normale, j’ai pu sortir avec mes potes, m’amuser.
Et à Istres, tu exploses tout suite ?
J’ai passé deux ans au « Centre » puis ai débuté chez les professionnels. Ma première saison est moyenne, je me dis que je dois changer pas mal de choses dans mon hygiène de vie et là, ma seconde saison (20011-2012) est plus intéressante. J’inscris 7 buts, ce qui me permet d’être sélectionné en équipe de France U20 avec des joueurs comme Valère Germain, Gueida Fofana, puis le festival Espoirs de Toulon !
Des clubs de Ligue 1 frappent à ta porte à ce moment-là ?
Cet été-là, Nice m’a contacté mais je n’ai pas eu le feeling. Jamais le coach ne m’a appelé et je pensais que ce n’était pas la bonne opportunité. Je n’étais de toute façon pas pressé de quitter Istres et j’ai donc enchaîné une troisième saison en me disant que, si je travaillais bien, des clubs de Ligue 1 m’appelleraient.
Ce que fît Reims au mercato d’hiver 2012…
Oui, les contacts remontent à octobre-novembre en réalité. Hubert Fournier m’a présenté le projet et de mon côté je regardais les matchs du Stade de Reims. Bon, c’était du temps ils avaient fait leur série de 15 matchs sans victoire (ndlr: entre la 8ème et la 24ème journée)avec notamment ce match qu’ils perdent à Sochaux sur un but de la main alors qu’on leur siffle une main inexistante juste avant ! Mais le contenu me rassurait et j’ai foncé !
Tu signes pour une somme plutôt importante (de l’ordre de 1,5 millions d’Euros) et tu es attendu pour aider le club à se maintenir, mais… tu arrives blessé…
J’arrive avec une pubalgie. Le docteur m’avait rassuré à la visite médicale mais cela a pris du temps pour se soigner et encore maintenant, je dois faire attention. J’ai eu droit à des séances personnalisées avec le staff et j’ai pu démarrer en février 2013 (Nancy-Reims 1-2).
Et alors, la Ligue 1 ?
C’est plus technique que la Ligue 2 et ça va plus vite ! Les arbitres sont plus stricts aussi : en Ligue 2, je ne prenais quasiment pas de cartons jaunes, ici j’en ai déjà récolté 8 depuis que je suis arrivé ! (ndlr: il est d’ailleurs suspendu vendredi soir pour le déplacement à Monaco). En fait, en Ligue 2, tu peux te permettre de faire une petite erreur, tu te dis que ce sera sans conséquence, que l’adversaire n’en profitera pas. Mais, en Ligue 1, tu as le temps de prendre un but !
Et parmi les défenseurs, lesquels t’ont le plus impressionné ?
Thiago Silva-Alex, c’est très solide !
On s’attendait à cette réponse, et hormis Paris ?
(Il réfléchit) Je ne vois pas une défense en particulier. La charnière de Monaco ne m’a pas paru infranchissable… Non, je ne vois pas.
C’est plutôt bon signe ça. Et sur le plan de ton positionnement, tu joues comme un véritable avant-centre dorénavant, seul en pointe dans un 4-1-4-1. C’est ce poste qui te convient le plus ?
Oui ! Nous en avons discuté avec le coach cet été. Et je souhaiterais me fixer à ce poste. Evoluer dans le couloir ne me déplaît pas, mais cela demande pas mal d’efforts de replacement et c’est vrai que je perds en lucidité devant le but.
Sur quels aspects penses-tu pouvoir progresser ?
Dans beaucoup ! Dans mes mouvements déjà : je fais parfois des courses de 30 mètres qui sont inutiles pour le collectif. Dans le jeu dos au but également et tout le reste !
Un bon petit joueur en devenir ce de Preville !!!
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