Dès la saison dernière, ce n’était devenu plus qu’un secret de polichinelle: les deux divisions de football de Gibraltar n’allaient faire qu’une dès la saison 2019-2020. La Première division à 10 clubs et la seconde division à 7 clubs ont fait place, depuis le mois d’août à la National League à 16 clubs (Hound Dogs n’avait jamais prévu d’en faire partie). Mais, 4 clubs ont déjà mis la clé sous la porte pour des raisons financières…
Photo @Johnny_Naps
Le FC Olympique 13 est le dernier à s’ajouter à la déjà longue liste des clubs gibraltariens à avoir mis la clé sous la porte. Auparavant, trois clubs ayant obtenu la licence pour jouer dans cette nouvelle ligue ont dû renoncer mi-août soit une semaine avant leurs premiers matchs officiels. Leo FC, Gibraltar Phoenix et surtout Gibraltar United, qui était aux portes des places européennes pour les tours qualificatifs (2 premiers du championnat et vainqueur de la coupe).
Les mécènes se lassent
Et c’est bien là où le bât blesse. Sans rentrée d’argent de l’UEFA, les clubs ne peuvent pas subvenir aux besoins « normaux » de clubs professionnels. Des salaires à 2000 € par mois et un logement de fonction, rien d’extraordinaire mais sans droits télés et avec très peu de revenus provenant de la fédération, c’est mission impossible sans un actionnaire-mécène. C’était le projet de Victor Pablo Dana lorsqu »il a racheté Gibraltar United puis Los Barrios (club de 4ème division à la frontière andalouse) : s’aider des installations sportives en Espagne pour s’entraîner et créer une équipe capable d’atteindre une place pour les tours préliminaires de Ligue Europa (dans un premier temps). Michel Salgado lui avait même « envoyé » un joueur ou 2 de sa star-académie footballistique de Dubaï. 2 saisons à s’approcher du podium mais sans y parvenir ont eu raison de la patience de l’homme d’affaires Italo-Suisse. Gibraltar United n’est plus depuis août 2019.
Le cas des 3 autres écuries est différent : seul Gibraltar Phoenix évoluait en première division (deux saisons terminées très honorablement en milieu de tableau) mais vivotait notamment grâce aux joueurs et au staff technique andalous. FC Olympique et Leo FC n’avaient jamais goûté à l’élite gibraltarienne. Le premier nommé n’a pas su répondre aux exigences de quotas de joueurs gibraltariens sur la pelouse lors de ses 2 premiers matchs (2 forfaits) qui est de 4 Home ground players et passera à 5 pour la saison 2020-2021. Le Leo FC payait déjà une gestion cahotique et le fait d’évoluer à l’étage supérieur dans les mêmes conditions n’évoquait rien de positif. L’option d’un repreneur anglais (qui détenait un club de 7ème division anglaise) ayant été officiellement retoquée par la fédération, le club ne pouvait pas continuer dans des conditions où, par exemple, le joueur qui recevait un carton jaune devait lui-même se rendre à la fédération avec ses denier et payer les 6 livres sterling d’amende !
Quant au quota de joueurs locaux, seul Manchester 62 joue vraiment le jeu (voir photo de la dernière composition d’équipe). Les compositions des équipes phares (Lincoln, Europa, St Josephs) lors des rencontres de coupe d’Europe, où l’exigence de joueurs locaux dans le 11 de départ saute, ne mettent que très peu en valeur les Gibraltariens. St Josephs a joué quasiment toutes ses rencontres avec un onze titulaire dépourvu de joueurs locaux.
Malheureusement le championnat de 12 équipes dorénavant pourrait encore davantage se réduire… Les prochains sur la liste ?
Europa Point, College 1975, Boca Juniors, Lions et Glacis, entre autres, ne sont pas des plus solides financièrement.
Voici le classement actuel : (sans le FC Olympique)