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La folle histoire des Bruno’s Magpies

Le bar-restaurant Bruno’s en plein coeur d’Ocean Village à Gibraltar. Cuisine traditionnelle anglais, plutôt bon, 4,5/5 de moyenne sur Tripadvisor. Mais quel est le lien avec le football ? Le FC Bruno’s Magpies naît en 2013 de la volonté de Louis Perry, tout juste 20 ans à l’époque et petit-fils du propriétaire du pub, de monter sa propre équipe de potes et débuter en seconde division du championnat de Gibraltar. À cette époque, Gibraltar n’est pas encore entré dans l’UEFA et Louis dépose un chèque de… 500 livres sterling à la Fédération (GFA) et lance les Magpies.

Le jeune Louis, genre de 9 et demi à la Dave Nugent son idole à Portsmouth, sa ville natale, fait des essais non concluants dans les clubs de Gibraltar, il y a en a une petite vingtaine à cette époque mais ceux-ci sont encore très fermés sur les « talents » extérieurs. Il a le niveau pourtant.

Louis, les Bruno’s Magpies saison 2013-2014 et le rocher de Gibraltar

Il décide alors de nommer Mick Embleton, pilier du Bruno’s, grand fan de Newcastle et proche ami d’Alan Shearer, entraîneur qui pose une seule et unique condition (les clauses de contrat de l’époque) : venir avec son staff ? Non, non, juste nommer le club Magpies. L’épopée démarre.

Louis recrute tous les clients qui savent à peu près manier la pelota, la plupart travaillent dans les boites de paris sportifs à Gibraltar et invitent les amis de leurs amis. Beaucoup sont Anglais, il n’y a pas de quota de joueurs Gibraltariens encore. Il parvient même à créer une équipe A et une équipe réserve !

Les début sur le pré synthétique du Victoria Stadium sont pour le moins poussifs mais les troisièmes mi-temps sont du niveau ligue des Champions. Tout l’effectif répond présent, le staff également.

Le premier match nul de l’histoire du club célébré de gauche à droite par Andrew Dodd, Tom Crudeli, Paul Flanagan, David Torres, Peter Wootton, Jack Barritt et Matthew Sollitt…

Le club se structure peu à peu et devient vraiment sérieux à partir de 2016 et la signature comme coach de David Wilson, ex-assistant du sélectionneur de Gibraltar et qui bosse dans la British Army de Gibraltar. Le discours est mobilisateur, les entraînements intensifs et la tactique ambitieuse. Il vient avec deux adjoints, et signe l’entrée du club dans le monde semi-professionnel. Louis dégote un accord avec un agent londonien et récupère des jeunes issus d’une académie londonienne : Reece Placide, Kofi Halliday, Regan Mendes entre autres… Le deal ? Un appartement en coloc’ à la Línea de la Concepción (la ville espagnole frontalière), la nourriture offerte au Bruno’s, l’accès à la salle de sport et un rab d’entraînements spécifiques avec Dave Wilson le matin sur le terrain synthétique de l’Army.

Le Bruno’s Magpies version David Wilson en 2016

Cela paye et se concrétise vraiment en 2019 avec un doublé coupe de seconde division et championnat et donc une montée en première division (même si ce n’eût pas été nécessaire car la réforme de la GFA était de n’avoir qu’une seule division). Les joueurs de base cette saison sont Brésiliens, Roumains, Anglais mais aussi Gibraltariens et les meilleurs touchent environ 500 livres par mois (et la nourriture au Bruno’s bien évidemment).

Jeudi dernier était donc le premier match européen de l’histoire des Magpies avec la réception de l’équipe Nord-Irlandaise, les Crusaders. Cote de 10,00 sur Bet365 pour l’équipe receveuse, on a connu matches plus faciles ! Mais le milieu de terrain anglais, Bent, ouvre le score peu avant la mi-temps d’une belle frappe enroulée, puis le serial buteur argentin Pibe aggrave le score avant une malheureuse réduction de l’écart nord-irlandaise sur un corner cafouillé. 2-1 score final, l’hisoire est en marche !

Louis et ses acolytes on fire après le succès contre les Crusaders

Si le match retour se passe bien jeudi, ce sera l’immense FC Bâle qui viendra au Victoria Stadium au prochain tour. Inimaginable seulement 9 ans après avoir créé un club de pub… Un club acheté 500 livres qui est valorisé autour des 200 000 livres maintenant, c’est à faire pâlir n’importe quel fonds d’investissement américain… Mais l’essentiel pour Louis est juste de vivre l’épopée avec ses potes (et quelques bières).

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